Madonna col Bambino, sant'Anna e quattro santi

Jacopo Carrucci

Museo del Louvre

 
DESCRIZIONE:
Vasari, dans l’édition de 1568 des Vies des plus excellents peintres…, consacre à Pontormo un texte qui éclaire sur la réalisation de ce grand tableau d’autel : ...."[…] qu’il peignit pour les religieuses de Sainte Anne, près de la porte San Friano, qui représente la Vierge à l’Enfant, sainte Anne derrière, saint Pierre, saint Benoît et d’autres saints ; dans la prédelle, une scène composée de petits personnages montre la Seigneurie de Florence allant en procession, avec les trompettes, fifres, massiers, huissiers, greffiers et toute la suite, sujet choisi car le tableau lui avait été commandé par le Capitaine du Palais et son entourage."
Cette commande collective est tout à fait exceptionnelle car elle démontre l’implication des officiers de la Seigneurie dans la vie de la Cité, leur organisation et leur capacité à lever des fonds pour recruter un artiste alors très sollicité. Le caractère votif de l’œuvre est souligné par le portrait de groupe en médaillon et se rattache à l’iconographie traditionnelle des donateurs présentés à la Vierge par leurs saints patrons.
Des raisons historiques et stylistiques invitent à en situer l’exécution vers 1527/29. En 1527, la République florentine est rétablie après l’expulsion des Médicis. Or sainte Anne symbolise la liberté communale depuis qu’en 1343, le jour de sa fête (26 juillet), la Cité s’était libérée du tyran Gauthier de Brienne. Une procession commémorative vers les églises d’Or San Michele et de Sant’Anna in Verzaia, que Vasari croit reconnaître dans la scène du médaillon, était instituée depuis 1370.
Par ailleurs, la ville subit en 1527-1528 une épidémie de peste qui pourrait expliquer la présence de saint Sébastien, puissant intercesseur « antipesteux ». Saint Benoît, en bas à droite, en plus d’avoir fondé l’ordre auquel appartenaient les religieuses de sainte Anne, était invoqué pour obtenir la grâce d’une bonne mort.
Les archives confirment la présence de Pontormo à Florence en 1528, et un document de mars 1529 concernant la dorure du retable, donne une indication pour la date de son achèvement.
L’admiration de Pontormo pour Michel Ange est toujours sensible dans le choix de couleurs claires et changeantes et dans la monumentalité des corps ; néanmoins, son style évolue en s’éloignant des proportions vitruviennes avec l’étirement des silhouettes surmontées de petites têtes expressives. Il livre une interprétation très personnelle du thème de Sant’ Anna metterza (sainte Anne portant la Vierge qui elle-même porte l’Enfant), sans doute inspiré par les compositions de Léonard (cartons de 1501 et 1508, tableau du Louvre INV 776) et celle de Michel Ange (un dessin de l’Ashmolean museum d’Oxford).
Le jeu savant des mains exprime les liens qui unissent cette « trinité ». Sainte Anne, spectrale, tient la composition sur un axe vertical, tandis que les autres figures se répartissent symétriquement et se détachent, vivement colorées, sur le fond sombre et indéterminé qui caractérise ses œuvres de la période.
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